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Bientôt, un vaccin contre l’addiction à l’héroïne

Une véritable avancée dans le monde scientifique


Libé
Mardi 11 Juillet 2017

Une équipe de chercheurs du Scripps Research Institute, un centre de recherche biomédicale américain spécialisé dans la recherche en biologie et chimie, a décidé de relever le défi de créer un vaccin qui permet d’éradiquer l’addiction à l’héroïne en l’empêchant d’atteindre le cerveau. Et il faut dire que le pari est presque gagné. En effet, après huit ans de recherches et une expérience réussie sur les rats en 2016, le vaccin agit désormais  sur le cerveau de macaques Rhésus.  Un très grand exploit  que les chercheurs préfèrent ne pas prendre pour garantie. Serge Ahmed, directeur de recherches du CNRS, affirme au Huffpost : « Le test sur les singes est une bonne chose, mais cette espèce reste assez éloignée de la nôtre. Je crains que le passage à l'être humain ne soit pas efficace». Le vaccin doit donc être testé sur l’homme le plus vite possible pour pouvoir déterminer ses effets. 
Le vaccin a plusieurs points positifs. Contrairement aux antagonistes classiques, le patient peut prendre des substituts pour que la sensation de manque soit supportable puisque le vaccin ne bloque pas les récepteurs qui reçoivent l’héroïne. Aussi, le vaccin assure l’immunité avec des rappels réguliers. Mais il faut préciser que la vaccination n’aura pas d’effets notables sur une personne n’ayant pas la volonté d’arrêter car le simple passage à une autre drogue peut la replonger  dans l‘addiction. 
Il est à rappeler que l’héroïne est un dérivé de la morphine. Généralement snifée ou fumée, sa consommation agit directement sur les récepteurs opiacés (substance chimique que produit l’organisme). Lorsque ces récepteurs sont stimulés par l’héroïne, le consommateur ressent alors moins de douleur en favorisant la création d’un neurotransmetteur provoquant une forte sensation de plaisir. Un plaisir de très courte durée, mais très intense. En effet, les héroïnomanes  sont très vite dans le manque et doivent en consommer régulièrement afin de ne pas ressentir les effets de ce manque. 
Actuellement, les traitements utilisés sont soit psychologiques soit pharmacologiques. Mais, plusieurs recherches ont prouvé que pour la plupart des individus, la mise en application des deux types de traitements est l’approche la plus efficace. Pour le traitement pharmacologique, deux voies sont  possibles : la première  est la substitution qui bloque l’envie de consommer de la drogue, la deuxième est la prise de produits anti-morphiniques qui, eux, ne bloquent pas l'envie de prendre de la  drogue, mais plutôt son effet, lorsqu'elle est consommée. C’est sur ce modèle qu’est basé le vaccin.  Il a pour but d’empêcher le sentiment de bien-être en neutralisant la drogue avant qu’elle n’arrive au cerveau. Il rend le corps résistant aux effets de l’héroïne. En stimulant notre organisme, le vaccin l’aide à produire des anticorps permettant de reconnaître et détruire l’héroïne avant qu’elle n’atteint le cerveau.  
Actuellement, on estime que 13,5 millions de personnes dans le monde prennent des opioïdes (substances d’opium…), dont 9,2 millions consomment de l’héroïne. Des chiffres alarmants qui prouvent que ce qui a longtemps été un sujet tabou devient progressivement une réalité inexorable. L’enjeu actuel pour les chercheurs est donc de développer ce vaccin et  d’effectuer des tests cliniques sur l’homme pour tester son efficacité. Les scientifiques sont très déterminés à ce sujet et cherchent déjà une société pharmaceutique pour commencer les tests. Si les résultats sont positifs, le vaccin sera la plus grande des révolutions dans le monde scientifique. Il a déjà été breveté par les autorités sanitaires des Etats-Unis  et pourrait être commercialisé prochainement. La vie de plus de 13,5 millions de personnes pourrait changer grâce à ce vaccin. D’autres scientifiques ont également suivi le même chemin en explorant de nouvelles drogues notamment la cocaïne. Des recherches très encourageantes qui promettent de nombreuses découvertes pour la toxicologie. 
Siham Nassef 
(Stagiaire)


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