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Benkirane se confond dans ses divagations électoralistes

Les penchants arrogants et les manières insolentes, méprisantes et hautaines du chef du gouvernement finissent par prendre le pas sur sa fausse modestie


Libé
Mardi 28 Juillet 2015

Benkirane  tente de se montrer sous un nouveau jour. On le savait sûr de lui, voire arrogant et on vient de découvrir qu’il est modeste. Une qualité dont le chef du gouvernement, en campagne pour les prochaines élections, visiblement bien conseillé, fait volontiers montre face aux caméras et aux micros. Lors d’une intervention prononcée devant les cadres de son parti à l’occasion de la séance inaugurale de la session extraordinaire du Conseil national du parti de la Lampe, tenue ce week-end à Salé, il a souligné que ni les prochains scrutins ni la victoire du PJD  ne constituent  le vrai défi.  D’après lui, l’enjeu véritable est de faire réussir ces élections. 
« Nous sommes déterminés à veiller, en tant que gouvernement,  à ce que  le processus électoral se déroule dans de bonnes conditions. Je suis en contact permanent avec les ministres de la Justice et de l’Intérieur pour poursuivre le bon déroulement de ce processus », a-t-il déclaré. 
Pourtant, Benkirane a du mal à incarner son nouveau rôle avec l’humilité voulue. Ses penchants arrogants et ses manières insolentes, méprisantes et hautaines finissent par prendre le pas sur sa fausse modestie. En fait, il n’a pas hésité à déclarer à ses ouailles que le triomphe du PJD aux prochaines élections est fort probable même si ce parti ne compte pas couvrir l’ensemble du territoire national. A ce propos, il a révélé que seules 70% ou 80% des circonscriptions en lice seront couvertes. 
Benkirane croit donc dur comme fer à sa popularité auprès de l’opinion publique nationale. Il pense que le PJD bénéficie de la confiance des citoyens qui croient en la sincérité du discours du parti de la Lampe, au sérieux de ses élus, à leur intégrité et à leur fidélité à leurs engagements. « On a gagné graduellement la confiance des Marocains. C’est pourquoi on est passé de 9 parlementaires en 1997 à 42 en 2002 et à 46 en 2007 avant d’atteindre 107 en 2011. Même constat au niveau des communes où entre 2003 et 2009, on est passé de 600 édiles à 1.500. Une ascension qui doit beaucoup au sérieux de notre parti », a-t-il lancé. 
Le chef du gouvernement aime trop se référer au peuple et répète à l’envi et à qui veut l’entendre que c’est ce dernier qui l’a désigné lui et son parti à la tête du gouvernement. Toutefois, il a la fâcheuse tendance à oublier que les élections de 2011 ont enregistré un taux de participation fort bas. Celui-ci n’a été que de 45,40 %, ce qui est très faible comparativement à l’enjeu du scrutin. De même qu’il a été inférieur au taux de participation aux législatives de 2002 et surtout au taux de participation au référendum constitutionnel de 2011. Mieux, le PJD est arrivé en tête avec seulement 1.080.914 voix. Un résultat qui en dit long sur l’amour que les Marocains portent au parti de la Lampe. Benkirane oublie également de préciser que « son » peuple à lui est en grande majorité urbain et que son parti manque d’ancrage dans le milieu rural. 
Cependant, personne n’est dupe. Tout le monde sait pertinemment que le chef du gouvernement s’est lancé dans une campagne électorale anticipée et qu’il ne rate aucune occasion pour vanter les mérites de son parti.  Que ce soit à Errachidia, devant les diplômés de Harvard ou dans la région du Gharb, le sujet des élections est revenu en force dans ses discours.  Benkirane insulte l’intelligence des Marocains quand il leur dit que son objectif n’est pas de se maintenir à son poste, qu’il fait tout simplement le travail pour lequel il est rétribué, que c'est aux électeurs de le juger et qu’il ne restera pas un seul jour à son poste si les Marocains expriment la volonté de l’en déloger. Un discours populiste qui fond comme neige au soleil. En réalité, l’essence même de la politique est d’accéder au pouvoir. Dire le contraire tient du populisme le plus crade. Pittacos n’avait-il pas raison de dire : « Pour connaître un mortel, donne-lui du pouvoir »?.
Hassan Bentaleb


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