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Benkirane et son PJD en pleine crise d’auto-encensement

La tribu de la Lampe se dit être la meilleure alors que la réalité est plus qu’amère


Hassan Bentaleb
Lundi 30 Mai 2016

Les mensonges sont-ils nécessaires pour  accéder au pouvoir ou y demeurer ? Oui, à en croire Abdelillah Benkirane, secrétaire général du PJD, qui ne cesse de nous balancer des contre-vérités à la figure pour nous faire accroire des faussetés salutaires. 
Pas plus tard que samedi dernier lors du congrès extraordinaire de son parti,  il a évoqué devant un parterre saisi de compassion le fait que le gouvernement  a entrepris de grandes réformes dans un contexte marqué par la crise de la Caisse de compensation, des grèves anarchiques, un budget général dans le rouge et des problèmes au niveau des dossiers de l’eau et de l’électricité, de la justice et du transports. Et c’est grâce au PJD que tous ces problèmes ont trouvé des solutions alors que le pays était sous la menace d’un  nouveau plan d’ajustement structurel.  « Aujourd’hui, le citoyen constate que l’Exécutif s’intéresse à lui puisque c’est ce même gouvernement qui  a mis sur les rails la Caisse de solidarité sociale qui a déboursé des indemnités aux veuves, qui a augmenté la bourse des étudiants et qui a baissé les prix des médicaments », a-t-il lancé.  
Une falsification de la réalité à laquelle croient Benkirane et ses fidèles  qui  ne font plus la différence entre ce qu’ils disent et la réalité et qui se moquent des démentis en leur  assénant des révélations aussi ahurissantes  dans l’objectif d’édulcorer la triste réalité d’une situation qui n’a fait qu’empirer. En effet, nombre de réformes vantées par le PJD et la majorité gouvernementale  ont été menées au détriment de la volonté populaire  et n’ont jamais conduit aux résultats escomptés. Pis, aucune réforme d’envergure n’a été engagée depuis l’investiture de l’actuel Exécutif. Ainsi, la réforme de la Caisse de compensation chère aux hérauts de la désinformation Pjdiste  a-t-elle été décrétée sans tenir compte des programmes des partis de la majorité ou de la déclaration gouvernementale. Pis, elle semble avoir été initiée sur recommandation des institutions financières internationales, et particulièrement de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international.  
Selon plusieurs experts  marocains,  il ne s’agit pas d’une réforme mais plutôt d’un démantèlement progressif de cette  caisse sans mise en place de mécanismes d’accompagnement des ménages les plus vulnérables.  En fait, aucun programme d’aide directe à ces familles n’a été mis en place jusqu’à aujourd’hui. 
Le même constat a été relevé concernant les politiques sociales du gouvernement soi-disant destinées au profit au peuple comme en témoigne  la situation de la pauvreté qui s’est détériorée de 2% et le taux d’analphabétisme qui a atteint 32%. Ceci d’autant plus que le chef du gouvernement prône une approche libérale en matière d’éducation qui vise à désengager l’Etat de ce secteur au profit du privé. 
Idem pour ce qui est du secteur de la santé qui, en l’absence claire et nette d’une politique en matière de couverture sociale, oblige les ménages à supporter toujours davantage de charges au niveau de leurs dépenses de santé. Une situation qui place le Maroc dans une mauvaise posture au niveau de son classement dans l’Indice de développement humain qui représente une synthèse des indicateurs liés à l’éducation, la santé, l’égalité et le développement économique et qui classe le Maroc à la 126ème  place. 
Les contre-vérités du chef du PJD sont à souligner également au niveau du parachèvement de la réforme constitutionnelle. En fait, quatre ans après l’installation de l’actuel  gouvernement, seulement 10 lois organiques sur 18 sont entrées en vigueur et cinq instances sur 10 ont été créées  étant entendu que nombre d’entre elles l’ont été avant l’arrivée aux commandes de l’équipe Benkirane. 
Pis,  ce gouvernement qui a réussi son passage en force en interdisant au Parlement de légiférer en matière de lois organiques en a huit dans le pipe législatif et installé cinq instances en un temps extrêmement réduit et dans un contexte pré-électoral alors qu’il s’agit de  textes d’une grande importance qui doivent être longuement discutés avec les partenaires sociaux (Grève, opérationnalisation de l’officialisation de la langue amazighe, Code de la presse, Code pénal et Code de procédure pénale, ...). Qui dit mieux?
 


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