"Bêlons" de Mehdi Azzam ouvre le bal du Festival national du film de Tanger


Libé
Lundi 6 Mars 2017

La compétition officielle de la 18ème édition du Festival national du film de Tanger s'est ouverte, samedi, avec la projection du film "Bêlons" de son réalisateur Mehdi Azzam. D'emblée, le réalisateur transporte le téléspectateur dans la banlieue de Marrakech, à la veille de l'Aid Al-Adha où chacun se prépare pour la fête. Kamal a d'autres soucis. Il se fait virer de l'appartement qu'il occupait chez son oncle. Une exploration tragicomique des marges qui conduira ensuite le téléspectateur chez le père de Kamal, où ce dernier vient trouver refuge. Le vieillard marginal vit dans un bâtiment délabré sous lequel il édifie avec des accents libertaires une montagne de bouteilles. Kamal n'est pas totalement dans la misère, puisqu'il tient au centre commercial un emploi de bouffon censé appâter les braves gens pour leur fourguer un crédit. Revêtus de costumes ridicules, Kamal et un comparse se livrent à quelques scènes burlesques et poignantes. 
Dans une déclaration à la MAP, le réalisateur a affirmé l'existence d'une analogie entre l'histoire telle que racontée dans le film et celle du sacrifice qui évoque l'épreuve du Prophète Sidna Ibrahim. A travers ce court-métrage de 26 min, Mehdi Azzam essaie en effet d'aborder un phénomène social en y mêlant sa sensibilité personnelle. "Les gens sont traités dans leur propre pays comme du bétail", a-t-il confié, soulignant que ce phénomène "ne concerne pas uniquement le Maroc, mais il s'agit d'une tendance générale dans le monde". Lauréat de la première promotion de l'École supérieure des arts visuels de Marrakech, Mehdi Azzam a remporté plusieurs prix, dont le premier prix San Sebastian en 2008 pour son court-métrage "Le bal des suspendus" et le premier prix du Festival OMJA Paris en 2010 pour son court-métrage "Linge sale". 
Rappelons enfin qu’outre "Bêlons", quatorze autres films dans la catégorie courts métrages et quinze dans la catégorie longs métrages, signés par des réalisateurs marocains de différentes générations, sont en lice pour décrocher les différents prix décernés aux meilleures productions cinématographiques nationales de l'année.


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