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Arrestation de plus de 1.000 partisans présumés du prédicateur Gülen

La Turquie placée en observation par le Conseil de l'Europe


Jeudi 27 Avril 2017

La police turque a arrêté mercredi plus de 1.000 personnes soupçonnées d'appartenir à la mouvance du prédicateur Fethullah Gülen, désigné par Ankara comme l'instigateur du putsch manqué de juillet, a annoncé le ministre de l'Intérieur Süleyman Soylu.
"Ce matin, une opération a été lancée dans 81 provinces. Elle se poursuit. Au moment où je vous parle, 1.009 (personnes) ont été arrêtées dans 72 provinces", a déclaré M. Soylu, cité par l'agence de presse progouvernementale Anadolu.
"C'est une mesure importante dans l'intérêt de l'Etat de la République de Turquie", a déclaré le ministre.
Selon Anadolu, quelque 8.500 policiers participent à ce coup de filet qui s'inscrit dans de vastes purges lancées après une tentative de coup d'Etat dans la nuit du 15 au 16 juillet.
Depuis le coup de force, plus de 46.000 personnes ont été incarcérées et plus de 100.000 limogées ou suspendues. Ces mesures ont suscité l'inquiétude d'ONG et de pays européens qui dénoncent une répression tous azimuts qui vise notamment les milieux prokurdes et des médias.
M. Gülen, un prédicateur septuagénaire qui vit aux Etats-Unis, est désigné par Ankara comme l'instigateur du putsch manqué de juillet, ce que l'intéressé dément catégoriquement.
Les autorités turques accusent M. Gülen, un ancien allié du président Recep Tayyip Erdogan, d'être à la tête d'une "organisation terroriste" qui a infiltré les institutions pour construire un "Etat parallèle".
Mais le prédicateur affirme diriger un réseau d'écoles, d'ONG et d'entreprises baptisé "Hizmet" ("Service" en turc) visant à promouvoir un islam progressiste et éclairé.
Le gouvernement turc a exhorté à plusieurs reprises Washington d'extrader le prédicateur, mais ses demandes sont restées lettre morte jusqu'à présent.
Le président turc Erdogan doit rencontrer mi-mai son homologue américain Donald Trump lors d'un déplacement aux Etats-Unis. Le dossier Gülen devrait être l'un des principaux points abordés.

Le coup de filet survient 10 jours après la victoire de M. Erdogan à un référendum sur le renforcement de ses pouvoirs.
Mardi, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe a ouvert une procédure de suivi concernant la Turquie, en raison des nombreuses violations de l'Etat de droit et des droits de l'Homme constatées dans le pays.
Cette mesure, qui soumet le pays à un contrôle plus étroit du respect des engagements auxquels il a souscrit en adhérant au Conseil de l'Europe, était combattue par les députés de l'AKP, le parti au pouvoir à Ankara.
La résolution la rétablissant pour la Turquie a été approuvée par 113 voix contre 45 et 12 abstentions.
Pour justifier cette décision, l'Assemblée invoque la régression démocratique du pays avant et encore plus depuis le coup d'Etat manqué du 15 juillet dernier.
A rappeler que la tentative de coup d’Etat contre le président turc, Recep Tayyip Erdogan, qui a coûté la vie à 290 personnes, a donné lieu à une purge sans précédent contre les militaires putschistes, mais aussi contre la société civile.
 Plus de 35.000 personnes ont été arrêtées dans les semaines et les mois qui ont suivi le putsch raté et 10.000 fonctionnaires ont été licenciés pour leurs supposées accointances avec Fethullah Gülen, un ancien allié d’Erdogan considéré par ce dernier comme l’instigateur du coup d’Etat.
Les médias ont également subi les contrecoups de la répression, avec la fermeture de dizaines de journaux, chaînes de télévision, agences de presse et stations de radio. Les puissances occidentales accusent le président turc de profiter de la situation pour serrer la vis à ses opposants politiques, notamment les partis prokurdes, tandis que les organisations de défense des droits de la personne s’inquiètent des empiétements sur les libertés civiles.


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