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L'exemple le plus frappant nous a été fourni par le ministre de l'Economie et des Finances, Nizar Baraka, pour expliquer le refus de taxer les riches en affirmant, mardi à Rabat, que le gouvernement doit, avant d'envisager l'application de l'impôt sur la fortune, étudier sa faisabilité et sa rentabilité, et voir si elle n'engendre pas d'effets contraires sur le capital (fuite de capitaux), et partant sur l'investissement.
"Il ne s'agit pas d'une question d'audace, mais de voir si cette mesure est adaptée à notre société", a tenu à préciser Baraka lors du Forum que la MAP a organisé à propos du projet de la loi de Finances 2013.
Il a noté, à ce propos, qu'avant de prévoir toute application dudit impôt, "il faut d'abord étudier les expériences étrangères, qui ont démontré que plusieurs pays ont décidé de l'abolir, vu qu'il peut porter préjudice à l'investissement productif du capital".
La Confédération générale des entreprises du Maroc qui vient de diffuser une liste de propositions d'amendements de l'actuel projet de budget semble être revenue à de meilleurs sentiments à l'égard des salariés. Entre autres, une proposition qui contredit la mesure prise par le gouvernement Benkirane de taxer les classes moyennes et refuser de toucher aux nantis. La Confédération patronale propose, à cet effet, de taxer davantage les grandes entreprises pour alimenter le fonds de cohésion sans augmenter la pression fiscale sur les salariés. La surtaxation des hauts revenus (25.000 et 50.000 DH mensuel) proposée par l'équipe gouvernementale affecte directement la classe moyenne et, par ricochet, la consommation des ménages et, partant, la production des biens et services.
La CGEM propose, dans ce sens, d'augmenter la contribution des grandes entreprises qui réalisent un bénéfice égal ou supérieur à 100 MDH, pour la porter à 2 % de leur résultat au lieu de 1,5 %, tel que proposé par le projet de loi de Finances 2013.
Cette proposition a, néanmoins, de quoi surprendre, car ce sont surtout les grandes entreprises publiques et semi-publiques qui se situent dans la dernière fourchette proposée par la CGEM, ce qui veut, concrètement, dire que le patronat marocain veut que l'Etat taxe l'Etat.
Reste à savoir que les différentes réformes qui ont marqué la fiscalité nationale durant les dernières années ont obéré sa cohérence et la multiplicité de ses niches fiscales n'ont fait que nuire au principe d'équité qui doit sous-tendre tout effort collectif visant le développement tout en alimentant les rangs du secteur informel. Il aurait donc mieux valu pour le gouvernement de s'attaquer à l'épineux dossier de la réforme fiscale plutôt qu'à initier quelques réformettes sans cohérence aucune et sans vision claire et assumée. Et surtout à faire accroire au commun des mortels que les promesses électorales ne valent que pour ceux qui y croient.