Albert camus : En souvenir d’un homme libre


Mohammed Bakrim
Jeudi 21 Janvier 2010

Albert camus : En souvenir d’un homme libre
Le cinquantenaire de la disparition de Camus a donné lieu à plusieurs manifestations et autres formes de commémoration dont certainement la plus médiatique est l’appel à « panthéonisation » lancé par le président de la république française. Qu’en aurait pensé celui qui avait écrit « il faut être pessimiste en ce qui concerne la condition humaine mais optimiste en ce qui concerne l’homme » ? Il aurait été pour le moins sceptique lui qui avait cultivé une forme innée de résistance et de désir de liberté. « Entre ici Albert Camus », cette paraphrase de la réplique célèbre de Malraux  à propos de Jean Moulin a déjà sa concrétisation dans une autre forme de consécration que connaît l’auteur  et que Jean Daniel, un grand camusien devant l’éternel, a bien relevé : jamais les contemporains de Camus, même les plus admiratifs de son œuvre, n’auraient pu se douter que la postérité lui serait à ce point favorable. Albert Camus est en effet toujours aussi populaire, aussi lu…les raisons ? Le Prix Nobel, bien sûr, cette œuvre qui n’est pas un vrai roman ni un conte mais un récit court qui a fait fureur L’étranger…et puis son parcours atypique. Ses prises de position, son rapport original à la politique ; ses polémiques…Un critique français a résumé l’actualité de Camus en relevant simplicité de « L’Etranger », virtuosité de « La Chute », lyrisme du Premier homme, on lit chaque fois Camus.
Mais ce « maghrébin » n’est pas seulement une figure incontournable de la littérature française, c’est aussi un grand journaliste et le lire aujourd’hui devrait être une consigne pédagogique pour les jeunes journalistes et…les autres. Il faut mettre du Camus dans la pratique médiatique d’aujourd’hui. Et pour m’expliquer, je me permets cette citation : «Loin de refléter l’état d’esprit du public, la plus grande partie de la presse française ne reflète que l’état d’esprit de ceux qui la font. A une ou deux exceptions près, le ricanement, la gouaille et le scandale forment le fond de notre presse. A la place de nos directeurs je ne me féliciterais pas : tout ce qui dégrade en effet la culture raccourcit les chemins qui mènent vers la servitude ». L’éthique camusienne de la presse est plus que jamais d’actualité. 


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