Abdellatif Laâbi : Le cinéma, un langage puissant où l’image est prégnante avec une force de frappe idéologique importante


Mercredi 20 Septembre 2017

Abdellatif Laâbi : Le cinéma, un langage puissant où l’image est prégnante avec une force de frappe idéologique importante
Le cinéma est devenu le langage le plus puissant à l'heure actuelle où l'image est prégnante, avec une force de frappe idéologique importante, a souligné, l’écrivain et poète marocain, Abdellatif Laâbi, qui présidait le jury de la compétition officielle de la 20ème édition du Festival du cinéma africain de Khouribga (FCAK). "Il n y a pas de hiérarchie dans le domaine artistique. Chaque art a ses spécificités et son propre langage, mais le cinéma est devenu l’art populaire par excellence", a relevé, M. Laâbi dans un entretien accordé à la MAP, en marge de cette manifestation qui s’est tenue du 9 au 16 septembre.
Historiquement, la littérature a influencé le cinéma. Il y a une relation très étroite entre ces deux arts, la preuve est que plusieurs œuvres littéraires ont été adaptées par les cinéastes, a-t-il fait remarquer, notant que la littérature joue un rôle fondamental dans le développement de l’imaginaire cinématographique.
Interrogé sur le secteur cinématographique africain, il a mis en avant le talent des cinéastes africains et la profondeur des thématiques abordées, estimant que le développement de cette filière restera modeste tant que le problème de la diffusion du film africain n’est pas encore résolu. Après des décennies d’existence, le cinéma africain peine à s’imposer à l’échelle internationale et sa visibilité demeure limitée, a-t-il déploré.
En tant que président de jury, M. Laâbi a relevé qu’un bon film est celui qui touche, qui remue au fond quelque chose et procure une émotion, considérant qu’il y a d’autres critères d’ordre esthétique et éthique qui définissent la qualité d’un film. Selon lui, le cinéaste doit avoir une culture cinématographique importante pour apporter sa pierre à l’édifice, estimant que le cinéma c’est aussi des techniques, qui doivent être respectées et bien maîtrisées, sans bien oublier le message transmis qui fait toute la différence.
Remontant un peu dans l’histoire, cette figure emblématique de la littérature maghrébine, a passé en revue des moments forts de l’histoire de la revue "Souffles", une revue culturelle et littéraire d’avant-garde qu'il avait fondée en 1966 avec des intellectuels marocains de l'époque, et qui a joué un rôle important dans le renouvellement culturel au Maghreb. "Les intellectuels marocains de l’époque étaient les premiers à avoir revendiqué cette composante essentielle de notre identité en tant que Marocains, à savoir l’identité africaine, à côté de l'identité arabo-musulmane, amazighe, hassanie et méditerranéenne", a-t-il soutenu, ajoutant que les intellectuels subsahariens ont contribué largement au développement de cette revue.
Poète, romancier, auteur d’essais, Prix Goncourt de la poésie (2009) et grand Prix de la Francophonie, Abdellatif Laâbi, qui a milité au sein de la revue Souffles, ne passe pas inaperçu dans toutes les manifestations où il est présent. En effet, rien que sa présence à Khouribga offre à ce festival un label de qualité plus subtil et lui assure davantage d’ingéniosité.


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