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Abdelilah Benkirane accuse le pôle public de discréditer son image : “La télévision n’est pas l’attaché de presse de la Primature”


Narjis Rerhaye
Mardi 1 Mai 2012

Abdelilah Benkirane accuse le pôle public de discréditer son image : “La télévision n’est pas l’attaché  de presse de la Primature”
L’exercice de communication d’Abdelilah Benkirane mérite analyse et les communicants y ont trouvé matière à décryptage. Ce n’est jamais le chef de gouvernement qui fait des sorties médiatiques en multipliant petites phrases ou saillies mais le secrétaire général du parti. Dans la posture de chef de gouvernement, son propos diffère de celui prononcé en leader du PJD. Autant que le ton d’ailleurs. Vendredi, face aux militants du secrétariat régional du PJD à Rabat, A. Benkirane a accusé le président du pôle public, Fayssal Laaraichi, de tronquer ses propos et de manipuler son image dans des activités officielles. « La couverture des activités du gouvernement est animée par des intentions autres que la simple information», a-t-il  en effet déclaré devant ses troupes r’baties. « Ce qu’il faut ici remarquer c’est que la communication du chef de gouvernement se fait, quand elle est clairement offensive, depuis les structures du PJD. Quand M. Benkirane veut attaquer, menacer ou mettre en cause, il le fait non pas en tant que chef de gouvernement à la tête d’une coalition gouvernementale mais en tant que secrétaire général du PJD agissant dans le cadre d’une activité partisane. C’est assez nouveau comme exercice, mais c’est un exercice plutôt dangereux qui cultive le mélange des genres. M. Benkirane est-il Premier ministre ou leader d’un parti ? Et pourquoi ses dénonciations ne se font-elles pas dans le cadre de ses fonctions ? », se demande ce spécialiste en communication politique.
     L’accusation est grave. Le pdg de la SNRT et de 2M est clairement désigné par le leader islamiste comme une poche de résistance à la réforme et ce, en essayant  de discréditer l’image du chef de gouvernement. Pour ce journaliste de 2M, la confusion est à son paroxysme. « M. Benkirane ne doit pas confondre service public et service de presse. La télévision n’est pas l’attaché de presse de la Primature ou du gouvernement.  A l’évidence, il faut procéder à la publication d’un guide du traitement de l’image du chef de gouvernement pour que les télévisions publiques ne se fassent accuser ni de censure ni d’atteinte à l’image de M. Benkirane », ironise-t-il avant de relever que « les nouveaux cahiers des charges élaborés par El Khalfi prévoient la diffusion intégrale des conférences et activités du Premier ministre ».

Surfer sur la vague de la victimisation

Selon nos informations, le chef de gouvernement n’a pas pour l’heure de service de presse qui servirait d’interface avec les journalistes et les télévisions, M. Benkirane ayant choisi de faire lui-même sa propre communication. « Ce qui est en train de  lui jouer des tours. Le chef de gouvernement doit savoir qu’il ne peut pas contrôler lui-même son image et demander la diffusion de telle prise de vue au lieu de telle autre. Il y a des spécialistes pour ce faire », fait remarquer un attaché de presse, passé il y a quelques années par la Primature.
L’exercice de communication d’Abdelilah Benkirane mérite analyse et les communicants y ont trouvé matière à décryptage. Ce n’est jamais le chef de gouvernement qui fait des sorties médiatiques en multipliant petites phrases ou saillies mais le secrétaire général du parti. Dans la posture de chef de gouvernement son propos diffère de celui prononcé en leader du PJD. Autant que le ton d’ailleurs. Vendredi, face aux militants du secrétariat régional du PJD à Rabat, A Benkirane a accusé le président du pole public, Fayssal Laaraichi de tronquer ses propos et de manipuler son image dans des activités officielles. « La couverture des activités du gouvernement est animée par des intentions autres que la simple information ,»a-t-il  en effet déclaré devant ses troupes r’baties. « Ce qu’il faut ici remarquer c’est que la communication du chef du gouvernement se fait, quand elle est clairement offensive, depuis les structures du PJD. Quand M. Benkirane veut attaquer, menacer ou mettre en cause, il le fait non pas en tant que chef de gouvernement à la tête d’une coalition gouvernementale mais en tant que secrétaire général du PJD agissant dans le cadre d’une activité partisane. C’est assez nouveau comme exercice, mais c’est un exercice plutôt dangereux qui cultive le mélange des genres. M. Benkirane est-il premier ministre ou leader d’un parti ? Et pourquoi ses dénonciations ne se font-elles pas dans le cadre de ses fonctions ? » se demande ce spécialiste en communication politique.
L’accusation est grave. Le pdg de la SNRT et de 2M est clairement désigné par le leader islamiste comme une poche de résistance à la réforme et ce en essayant  de discréditer l’image du chef de gouvernement. Pour ce journaliste de 2M, la confusion est à son paroxysme. « M. Benkirane ne doit pas confondre service public et service de presse. La télévision n’est pas l’attaché de presse de la primature ou du gouvernement.  A l’évidence, il faut procéder à la publication d’un guide du traitement de l’image du chef de gouvernement pour que les télévisions publiques ne se fassent accuser ni de censure ni d’atteinte à l’image de M. Benkirane », ironise-t-il avant de relever que « les nouveaux cahiers des charges élaborés par El Khalfi prévoient la diffusion intégrale des conférences et activités du premier ministre ».

Surfer sur la vague de la victimisation

Selon nos informations, le chef de gouvernement n’a pas pour l’heure de service de presse qui servirait d’interface avec les journalistes et les télévisions, M. Benkirane ayant choisi de faire lui-même sa propre communication. « Ce qui est en train de  lui jouer des tours. Le chef de gouvernement doit savoir qu’il ne peut pas contrôler lui-même son image et demander la diffusion de telle prise de vue au lieu de telle autre. Il y a des spécialistes pour ce faire », fait remarquer un attaché de presse, passé il y a quelques années par la primature.
En devenant le principal sujet du débat sur les médias publics –« je suis maltraité par les télévisions  qui veulent nuire à mon image » - M. Benkirane tente visiblement  de faire diversion, les vrais termes du débat sur l’audiovisuel étant le respect du pluralisme et l’indépendance des médias publics du pouvoir politique. «En investissant la polémique, en choisissant de la circonscrire aux fameuses poches de résistance qui auraient peur du changement, le chef de gouvernement veut faire l’économie d’un vrai débat de fond qui interpelle et intéresse toute la société. La mission de service public de la télévision ne saurait se réduire aux propos rapportés ou pas de celui qui est à la tête du gouvernement ou à une caméra qui le montre en train de sourire. En criant au détournement d’image, en mettant directement en cause le Pdg du pôle audiovisuel public, Abdelilah Benkirane fait deux choses. D’abord il surfe sur une vague en s’érigeant en victime des télévisions. Ensuite, et c’est le plus grave, il veut forcer la main au  chef de l’Etat, responsable des nominations des patrons des chaînes de télévisions en lui faisant parvenir le message suivant : les responsables des télévisions publiques nuisent à mon action et à celle de mon gouvernement. Comment pouvez-vous les maintenir en place à moins que vous n’encouragiez les poches de résistance ? La tactique est dangereuse et montre que M. Benkirane vient en renfort de son ministre de la communication qui n’a toujours  pas accepté que ses cahiers des charges retournent à la case amendement », commente ce député de l’Union socialiste des forces populaires avant d’affirmer « qu’il est temps aujourd’hui de poser la question de savoir si un chef de gouvernement ne doit pas céder son fauteuil de secrétaire général de parti, à l’image de ce qui se fait dans les démocraties ».
Un nouveau bras de fer est-il en train de s’esquisser ? La bataille du contrôle des télévisions ne fait visiblement que commencer.


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1.Posté par futurbarbu le 01/05/2012 16:32
la démagogie obscurantiste du pjd est insuffisante pour endormir les gens qui subissent la pauvreté avec le chomage et la vie chere ,son echec est évident ,le gouvernement qu'il preside est hors du temps qu'il veut rendre obscur :un dicton marocain est édifiant :combien te faut-il de prières pour calmer ta faim ô celui qui cherche le sommeil !

2.Posté par ouchen le 02/05/2012 20:52
je pense qu'il est temps de passer à autre chose de plus sérieux que des cahiers des charges peu intéressants et qui n'apportent aucune valeur ajoutée au développement effectif du Maroc
le fait que le PJD ne veut pas lâcher le débat veut dire qu'il en tire profit, donc il ne faut pas jouer à son jeu d’ailleurs il n'arrête pas de se contredire
coté constitution, peut-on savoir sur quelle base le ministère a réparti le temps de diffusion entre deux langues officielles 80% pour l'arabe et 20% pour l'amazigh qui compte en plus trois expressions , est ce que cette décision est constitutionnelle ou présage de la logique de ce gouvernement ainsi que sa démarche de mettre en oeuvre la constitution par des lois organiques qui vont la vider de substance?

3.Posté par Fadila le 03/05/2012 06:28
Pour le moment ce gouvernement ne fait que multiplier les déclarations creuses et semer la controverse et travaille dans la précipitation, signe de l'incompétence et de la non expérience. A ce rythme, je gage qu'il ne durera pas plus de deux ans.

4.Posté par OUCHEN le 03/05/2012 10:21
l'adage dit mr futurbarbu : ch hal qaddak men stagher allah a lbayt bla 3cha
combien de demande de pardon adressées au bon Dieu ô celui qui a dormi sans diner
la question est qui va demander pardon, le gouvernement qui est entrain de se rassasier avec un très grand appétit pour le pouvoir illimité qui frôle les allures de la dictature teintée par maintes et diverses menaces notamment envers la liberté d'expression , le droit à la critique et aux journaliste qui ne sont pas sortis de l'auberge, ou le peuple, le pauvre peuple à qui on fait sentir les saveurs d'un repas copieux et auxquel il n'aura jamais droit ?

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