A la découverte de l’âge d’or des sciences arabes


Hassan Ataiche
Samedi 5 Janvier 2013

A la découverte de l’âge d’or des sciences arabes
«L’apport des civilisations arabo-musulmanes aux sciences», est le thème d’une exposition qui a lieu jusqu’à  la fin  du mois de janvier 2013 dans le hall d’entrée de la Faculté de médecine et de pharmacie de Fès.
Destinée à un large public (étudiants enseignants-chercheurs, et autres intellectuels…), cette exposition est organisée par la délégation Wallonie-Bruxelles à Rabat (Représentation diplomatique) en partenariat avec l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès.
L’inauguration de cette exposition s’est déroulée en présence du consul de la Wallonie-Bruxelles à Rabat et du président de l’université hôte outre les doyens et les directeurs des établissements dépendants de celle-ci.
Conçue en  2007, l’exposition «A la découverte de l’âge d’or des sciences arabes» rend hommage à l’apport des civilisations arabo-musulmanes aux sciences (médecine, zoologie, chimie, mécanique, astronomie, mathématiques, architecture, musique …). Cet apport reste pour la plupart d'entre nous méconnu. Or, tout ce que le Moyen-âge islamique a donné comme connaissance s’est révélé déterminant dans l’élaboration des sciences occidentales et, au-delà, dans la construction du monde moderne.
Concrètement, l’Université libre de Bruxelles, en partenariat avec l’IMA (Institut de monde arabe, à Paris), et avec le soutien de la Fondation Roi Baudouin, a organisé une exposition consacrée à l’âge d’or des sciences arabes, inaugurée pour la première fois à l’Université libre de Bruxelles le 10 mars 2007.
A l'issue de cette programmation, cette exposition est devenue itinérante. Ce qui a permis d’en élargir la diffusion.
Plus de 50.000 personnes l’ont déjà visitée à Bruxelles et en Wallonie.
Les objectifs de ce premier cycle «Histoire des savoirs» sont : susciter un intérêt pour les sciences, en particulier chez les jeunes, et contribuer à lutter contre la désaffection des filières scientifiques dans l’enseignement supérieur, fournir des outils didactiques visant à déconstruire les stéréotypes de part et d’autre. Ces outils permettront  de restaurer la mémoire amputée de l’histoire des sciences et, ce faisant, de valoriser les identités culturelles des populations originaires du monde musulman et, en particulier, des jeunes, et d’apprendre à tous les élèves à mieux connaître l’histoire d’une part importante de la population.
L’une des premières missions de l’Université est de produire et de diffuser des savoirs. En initiant et en organisant le cycle «Histoire des savoirs», l’ULB s’engage activement dans la lutte contre les stéréotypes et milite en faveur du dialogue des cultures. Cet engagement s’avère d’autant plus nécessaire que L’Université libre de Bruxelles accueille des étudiants issus de l’immigration, reflétant par là la diversité du village planétaire qu’est devenue la capitale de l’Europe.
Dans un contexte souvent dominé par la peur de l’Autre, et en particulier de tout ce qui touche au monde arabe, une telle thématique place sous un autre angle les relations interculturelles. Le premier cycle de «l’Histoire des savoirs» permet d'évoquer les relations entre l'Occident et l'Orient sans recourir au «choc des civilisations».
Cette exposition a pour ambition de montrer différents aspects du développement des sciences à l’époque de l’âge d’or de la civilisation arabo-musulmane.
Cet âge d’or se situe entre le VIIIe et le XVe siècles. Grâce à un contexte géopolitique favorable, les savants des pays musulmans se sont emparés de toutes les branches du savoir intellectuel et technique et ont réalisé des découvertes importantes dans différents domaines de la science : chimie, mécanique, médecine, pharmacie, architecture, arts décoratifs, l’astronomie, édition…
Ils ont tout d’abord traduit, étudié et assimilé, puis enrichi d’apports nouveaux les savoirs acquis par les grandes civilisations antérieures (Grèce, Inde, Perse et Mésopotamie).
Grâce aux savants, aux livres et aux traductions, ces nouvelles connaissances ont ensuite traversé les frontières et se sont diffusées dans le monde occidental malgré les guerres qui ont ravagé le monde méditerranéen du XIe au XIIIe siècle. Ainsi, ce voyage des savoirs illustre la faculté des hommes à se rencontrer autour d’un projet les transcendant, et à s’inscrire contre la logique de la guerre.
L’exposition s’articule autour de trois sections : dans une première section, des clés de compréhension rappelleront le contexte géopolitique du monde arabo-musulman au moment de l’élan scientifique du VIIIème au XVème siècles.
Cette première partie évoquera le monde du Moyen Age islamique : de la péninsule arabique aux confins de l’Asie et aux contreforts des Pyrénées, la place de la pensée rationnelle dans l’islam, les héritages de la Grèce antique, de l’Inde, de la Perse, et de la Mésopotamie, et la transmission de savoirs : la langue arabe, les traductions, l’avènement du papier…
La seconde section traitera de l’une des premières disciplines qui vient à l’esprit lorsque l’on songe à l’apport des savants arabes : les mathématiques.
Cette section évoquera le système de numérotation hérité de l’Inde, et utilisé aujourd’hui dans le monde entier, l’algèbre et la trigonométrie, et l’utilisation des mathématiques et leurs applications pour comprendre le ciel et le monde : l’optique, l’astronomie, la cartographie céleste et terrestre.
La troisième section rendra compte des savoirs liés au monde du vivant et  à l’homme dans son environnement : la médecine et la chirurgie, la botanique et la pharmacie, la chimie et l’alchimie.


Lu 1222 fois

Nouveau commentaire :

Votre avis nous intéresse. Cependant, Libé refusera de diffuser toute forme de message haineux, diffamatoire, calomnieux ou attentatoire à l'honneur et à la vie privée.
Seront immédiatement exclus de notre site, tous propos racistes ou xénophobes, menaces, injures ou autres incitations à la violence.
En toutes circonstances, nous vous recommandons respect et courtoisie. Merci.

Dans la même rubrique :
< >

Mardi 27 Février 2024 - 13:00 Vers un commerce international numérisé











services