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1,26% des intoxications dues aux produits de beauté : Les dangers des cosmétiques officiellement recensés


Hassan Bentaleb
Vendredi 6 Janvier 2012

1,26% des intoxications dues aux produits de beauté : Les dangers des cosmétiques officiellement recensés
Les Marocains soignent de plus en plus leur apparence et se soucient davantage de leur bien-être. Le marché national des cosmétiques (produits d’hygiène et maquillage) est estimé à 531 millions de dirhams par an, soit 9,35% du marché des produits de santé, selon le registre des grossistes à fin août 2010. Un chiffre qui en dit long sur l’engouement de nos compatriotes pour ce genre de produits  et le poids de ce secteur qui connaît une croissance spectaculaire, que les professionnels évaluent à 15% par an.  Cependant, ces produits ne sont pas dénués de dangers. Car si les cosmétiques sont inoffensifs dans  les conditions normales d’utilisation, en dehors des cas d’effets indésirables, ils contiennent souvent des substances pouvant être toxiques en cas d’inhalation, d’ingestion ou de contact avec les yeux.
Selon une étude récente du Centre antipoison Maroc (CAPM), les intoxications par les produits cosmétiques représentent 1,26% des cas. Un taux jugé très faible par rapport aux données internationales. Pour le CAPM, ce faible chiffre montre une sous-notification des cas d’intoxication en général et particulièrement des cas d’intoxication par les produits cosmétiques considérés comme sans danger par les patients et même par les professionnels de santé.
Le profil général de ces intoxications dévoile la grande part que prennent les produits cosmétiques naturels, que la population estime dénués de danger, et qui sont vendus chez les herboristes ou chez les apothicaires (Attaras), sans aucune indication sur leur toxicité potentielle et surtout sans aucun contrôle ni réglementation.
La répartition de ces cas a montré que les régions du Grand Casablanca, Souss-Massa-Draa, Rabat-Salé-Zemmour-Zaër et l’Oriental ont déclaré plus de 67% des cas. Près de  88,13% des cas se sont produits en milieu urbain et 77,23% à domicile. Ceci peut être expliqué, selon le CAPM, par la plus grande disponibilité et accessibilité de ces produits en ville. Concernant la répartition des cas selon le sexe, l’étude a montré une nette prédominance féminine avec  73,26% des cas. Ceci est expliqué par l’importance de la consommation des produits cosmétiques chez la gent féminine et son accessibilité à ces produits.
La tranche d’âge la plus touchée était celle des adultes (50,72%); les enfants de moins de 15 ans (nouveau-nés, nourrissons, bébés marcheurs et enfants) représentaient 24%.
Les intoxications par les produits cosmétiques chez les sujets adultes étaient essentiellement volontaires dans un but d’autolyse (80,70%). Chez les enfants de moins de 15 ans, l’intoxication était surtout accidentelle et survenait souvent à domicile.
S’agissant des produits cosmétiques en cause,  la Paraphénylène Diamine (PPD) (Takaout Roumia) reste la plus incriminée avec 64,89% des cas suivie par les produits pour la peau (14,25%).
Selon le document du CAPM, la PPD constitue un des principaux allergènes contenus dans les colorations capillaires et son potentiel allergène est bien établi. On estime qu’environ 4% des sujets apparemment normaux sont sensibles à la PPD et que 1% le sont de façon aiguë.
Elle  devient mortelle à partir de 7 grammes avec des variations inter individuelles, certains cas de décès ayant été décrits avec des doses inférieures à 2 grammes. Au Maroc, le premier cas d’intoxication systémique par la PPD a été décrit en 1978.
Les produits pour cheveux viennent en troisième position avec 12,11% des cas et étaient surtout représentés par les laques et crèmes défrisantes qui sont toxiques par leur teneur en acétone.
L’intoxication par l’acétone se manifeste par des troubles cardiaques, digestifs et parfois des atteintes hépatiques et du système nerveux central.
La voie orale était la voie d’intoxication la plus fréquente avec 90,15% des cas,  l’intoxication s’est produite par voie cutanée dans 2,98% des cas et par inhalation dans 2,78% des cas.
La circonstance d’intoxication la plus fréquente était le suicide dans 63,76% des cas, suivie par la circonstance accidentelle dans 32,65% des cas.
La prise en charge des patients a nécessité une hospitalisation dans 43,57% des cas, le lavage gastrique a été réalisé chez 39,95% des cas hospitalisés.
L’évolution était favorable chez 75,03% des cas, le décès est survenu chez 12,11% des cas et 30 patients ont gardé des séquelles, soit 2,8% des cas.
Une analyse des cas de décès a montré que le toxique responsable était exclusivement la PPD, la tranche d’âge la plus touchée était l’adulte (63,07%), suivie de l’adolescent (23,84%), de l’enfant (13 cas) et du bébé marcheur (1 cas).


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