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12 morts dans une nouvelle attaque des shebab au Kenya

La ville de Mandera frappée pour la deuxième fois en moins d'un mois


Mercredi 26 Octobre 2016

Au moins 12 personnes, 11 hommes et une femme, ont été tuées mardi à Mandera dans une attaque à l'explosif menée par les islamistes somaliens shebab, la deuxième en moins d'un mois dans cette ville du nord-est du Kenya frontalière de la Somalie.
Mardi matin, vers 03H30 (00H30 GMT), une "bombe artisanale" a explosé dans l'hôtel Bisharo à Mandera. "Une partie du bâtiment s'est effondrée, tuant au moins 12 personnes", a indiqué dans un communiqué l'administrateur en charge de la sécurité dans la région du Nord-Est, Mohamoud Saleh.
"Des officiers de sécurité en patrouille ont accouru immédiatement, ont bouclé la zone et commencé les opérations de secours. Tous les occupants de l'hôtel ont été évacués et six ont été sortis vivants des décombres pour le moment", a-t-il ajouté.
Les shebab ont revendiqué l'attaque via le site de leur station, Radio Andalus, affirmant avoir tué 15 personnes.
Selon cette revendication, l'attaque s'inscrit dans une volonté de chasser les "infidèles" du nord-est du Kenya, où vit majoritairement une population musulmane d'ethnie somalie.
Le nord-est du Kenya, lequel partage une longue frontière avec la Somalie, est le théâtre depuis environ trois mois d'une recrudescence d'attaques attribuées aux shebab.
Mandera a ainsi été frappée pour la deuxième fois en moins d'un mois: le 6 octobre, un commando des islamistes avait tué six personnes dans un complexe résidentiel abritant des employés du secteur du bâtiment. Les shebab avaient eu recours à de puissants explosifs pour détruire une partie du mur d'enceinte et pénétrer ensuite dans le complexe.
Le 22 septembre, c'est un poste de police dans la localité de Liboï qui avait été attaqué par plusieurs dizaines de combattants, finalement repoussés par les forces de sécurité kényanes. En juillet, le poste de Diff, dans le comté de Wajir, toujours frontalier de la Somalie, avait été à son tour visé.
Lors d'une conférence de presse retransmise mardi en direct, le gouverneur du comté de Mandera, entouré de plusieurs homologues des comtés voisins, a "condamné un acte odieux perpétré par les lâches shebab".
Ali Roba a insisté sur la stratégie des shebab dans cette région du Kenya, qui vise, selon lui, à l'isoler du reste du pays.
"Cette attaque vise à l'isolement économique de la région, à imposer des sanctions économiques sur la population de cette région et à tenter de la couper du reste du pays", a-t-il dénoncé.
"De nombreux programmes destinés à bénéficier à la population de Mandera ont dû être abandonnés en raison de l'insécurité", a-t-il ajouté, y compris ceux d'organisations non gouvernementales.
Affiliés à Al-Qaïda, les shebab ont juré la perte du gouvernement somalien, soutenu à bout de bras par la communauté internationale et protégé par la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom). Depuis son intervention militaire dans le sud de la Somalie en 2011 pour lutter contre les shebab, le Kenya a été la cible de plusieurs attentats meurtriers.
En septembre 2013, un commando shebab a fait 67 morts dans une attaque contre le centre commercial Westgate à Nairobi. Une centaine de personnes ont été abattues en 2014 lors d'une série d'attaques contre des localités de la côte kényane et 148 personnes ont été massacrées par les shebab à l'université de Garissa (est) en avril 2015.
Outre la menace shebab, les élections générales prévues en août 2017 sont susceptibles d'alimenter les tensions au Kenya, y compris dans le nord-est.
Selon plusieurs sources sécuritaires interrogées par l'AFP, les tensions politiques sont vives dans le comté de Mandera, en vue de l'élection du futur gouverneur.
"Certains hommes politiques pourraient vouloir rendre la situation difficile pour d'autres, de sorte que l'état d'urgence soit déclaré dans le comté et que les élections ne se déroulent pas en 2017 dans cette région", a estimé un haut responsable sécuritaire sous couvert d'anonymat.
De fait, a relevé l'administrateur Mohamoud Saleh, "les premiers éléments de l'enquête conduisent à penser à l'implication de criminels locaux" dans l'attaque de mardi. "Notre frontière avec la Somalie est fermée la nuit et il est impossible que des assaillants traversent cette frontière sans être repérés", a-t-il assuré.


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