​Le “Didi” du roi du raï ne serait pas le sien

Cheb Khaled condamné, à Paris, pour plagiat


Mehdi Ouassat
Jeudi 9 Avril 2015

​Le “Didi” du roi du raï ne serait pas le sien
«Didi », la chanson qui a fait la célébrité de Cheb Khaled dans le monde entier ne serait pas une version originale. C'est sans doute son plus gros tube, mais selon le tribunal de grande instance de Paris, le roi du raï a plagié, semble-t-il, la composition de ce titre au succès planétaire en s’inspirant de l’œuvre du musicien algérien, Rabah Zeradine, dit Cheb Rabah, compositeur, auteur et interprète de raï. 
Le tribunal a donc condamné Khaled à restituer à Cheb Rabah les droits d'auteur perçus pour la composition musicale de l'œuvre « Didi », commercialisée à partir de 1991, au titre de son exploitation dans le monde pour une période postérieure à juin 2003, en raison d'une prescription partielle, rapporte l’AFP.
Considérant que Cheb Rabah avait perdu une chance de gagner en notoriété importante du fait du succès de la chanson en question, le tribunal a également condamné le roi du raï à payer à Cheb Rabah une somme de 100.000 euros à titre du préjudice moral, et une autre de 100.000 euros en réparation des atteintes à son droit moral d'auteur. Il a, d’autre part, ordonné à la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SACEM) de modifier toute sa documentation concernant la chanson Didi pour faire désormais bénéficier Cheb Rabah d'une part des droits en tant que seul compositeur de l'œuvre. 
«C'est un succès qui reposait sur un mensonge», a commenté Me Jean-Marie Guilloux, avocat du plaignant. L'avocate de Cheb Khaled, Me Laurence Goldgrab a, quant à elle, annoncé son intention de faire appel du jugement.
"Il n'est pas contestable que la chanson Didi (...) a connu un véritable succès durant plusieurs années sur un territoire important", constate le tribunal dans son jugement, rapporté par l’AFP.  De ce fait, «s'il avait été décrit immédiatement comme étant le compositeur de la musique, Zeradine aurait perçu des redevances dont il convient à présent de le faire bénéficier», ajoute-t-il.  
Selon l'experte Ruth Bensimon, le titre  «Didi» serait «largement inspiré» de la chanson «Eli Kan» diffusée au public à compter de 1988 et des chansons identiques du même auteur exploitées, elles, à compter de 1994.
L’avocate de Cheb Khaled a, pour sa part, estimé que le juge s’est appuyé sur des indices. « Mais en matière de contrefaçon, il faut des certitudes » a-t-elle souligné. Avant d’ajouter : « La réalité de l'existence de la chanson « Eli Kan » n'a pas été prouvée à l'audience ». 
Il est, par ailleurs, à rappeler que la chanson «Didi» a connu un énorme succès dans les pays arabophones et à travers plusieurs continents, notamment en Europe où le titre s’est placé au sommet des hit-parades en France, en Belgique, ou encore en Espagne. La chanson a également été exploitée dans un film de Bollywood, comme elle a été jouée lors de la cérémonie d'ouverture de la Coupe du monde de football en Afrique du Sud, en 2010. 


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